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Je suis sorti des Beaux Arts de Reims en 1982.
J'ai fait quelques expositions et installations à Reims, Paris et région, Picardie, Lille...

Écrire sur mon travail, ma démarche, c'est déjà évoquer mes techniques, mon « fonctionnement » créatif.
Je peins ou je sculpte la plupart du temps sur des supports non vierges d'origines humaines : murs dégradés, tissus imprimé, papiers peints...
Mes dernières peintures sont réalisées sur une composition de fragments de tissus imprimés divers marouflés sur carton. J'utilise exclusivement du noir et du blanc. Les seules autres couleurs visibles sont celles de mon support.
Mes sujets sont parfois non figuratifs (influencés entre autre, par certains arts africains, sud américains, océaniens, inuits, bruts, moyenâgeux, graffitis...), parfois figuratifs (des portraits, des natures mortes ou des paysages), souvent un mix de tout ça…

J'invente et je m'impose des contraintes techniques qui nourrissent mon inspiration et qui m'ouvrent un monde infini, réjouissant et soyeux. Mes travaux ont toujours suivi ce principe.
Je me sens proche de techniques de l'Art rupestre qui se servait des excroissances et du relief des parois rocheuses pour accompagner, parfois faire apparaitre une forme, un motif et parfois même, en décider.
On retrouve d'ailleurs souvent ce principe dans des œuvres de Street Art. Pourrait on parler de « néo-rupestre » ?...

J'ai souvenir d'un article dans un livre sur les cultures africaines où l'auteur offrait une pièce de bois à un sculpteur puis lui demandait d'y sculpter un lion. Le sculpteur lui répondit que c'était impossible car dans ce morceau de bois, il y avait un singe et pas un lion...
Une rencontre importante a été celle des velours et des pagnes Kuba* (République Démocratique du Congo).
Les tapisseries de raphia semble brodées sans modèle précis préétabli, juste un vocabulaire de formes traditionnelles. Les rythmes de formes répétées présentent parfois des irrégularités, des « erreurs ». J'ai mis « erreurs » entre guillemets car celles ci, même significatives, sont assumées, accompagnées, intégrées pleinement dans le processus créatif.
Il en est de même pour les pagnes constitués de lés de tissus assemblés sur une assez grande longueur sur lesquels sont cousues des pièces de tissus souvent de forme géométrique. Les coutures sont très visibles et exploitées. Le pagne est destiné à être enroulé trois ou quatre fois autour de la taille. Porté, l'intégralité du pagne n'est pas visible. La composition est réalisée sur toute la longueur. Sa complexité augmente du plus près du corp vers l'extérieur.
Si un accident, un accroc, une déchirure surviennent au cours de la fabrication ou plus tard, la réparation ne sera pas camouflée mais au contraire, mise en valeur par un rapiéçage de couleur vive ou de tissus précieux... Comme si l'accroc, l'accident faisait partie intégrante du processus de réalisation et était accueilli comme tel.

La réalisation de mes peintures a toujours été une sorte de méditation. Après avoir mis en place ma contrainte amie indispensable et grâce à elle, l'acte de peindre, l'inspiration vont de soi...
Je m'en remets toujours à une providence naturelle (pas forcément divine...), « l'accident » étant une opportunité toujours exploitable. Cette « providence » ne m'a jamais fait faux bond... Faire confiance en tout ce qui arrive...
L'erreur, le raté n'existent pas ; ce sont des péripéties, des rebondissements, des opportunités...

Les sujets de mes peintures sont un attribut parmi d'autre.
Le point fondamental, le/s sujet/s fondamental/aux est/sont les « rencontres » pas toujours calmes :
- entre les couleurs, les formes du fond et les tracés noirs et blancs,
- entre la peinture et son titre*,
- entre les motifs non-figuratifs d'inspirations culturelles mondiales et les motifs décoratifs bariolées des tissus,
- entre les sujets figuratifs, portraits¹, natures mortes² ou paysages plus ou moins dramatiques³ : peintres, écrivains, musiciens ou dramaturges que j'apprécie¹ – objets du quotidien² – villes bombardées³ et le traitement pictural que je leur applique (des couleurs de fond souvent éclatantes recouvertes par une stylisation en couleurs pures, noire, blanche et parfois grise).
- Et surtout et inévitablement entre les tableaux et les personnes qui les voient et parfois les achètent pour les intégrer dans leur intimité. Entre la vision, la perception, l'interprétation qu'ils en auront : en quelques sorte le statut qu'ils leur octroieront, et la généalogie de sa réalisation. Entre le monde et moi, le tableau étant le média.

Claude Chautard (claude.chautard@gmail.com)

Ci dessous, les liens vers les sites où mon travail est visible...
https://www.facebook.com/profile.php?id=61558478446454
https://www.instagram.com/peintcoupon/
https://www.peintcoupon.fr

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Les titres des peintures ont été déterminés par l'ordre de réalisation de ces dernières et par leurs deux premières lettres.
Le premier : « Aar » (rivière suisse) commence par les lettres aa,
le deuxième : « Abricot » (fruit charnu de l’abricotier) commence par les lettres ab,
le vingt-sixième : « Azimuthal », (qui a rapport aux azimuts, représentation et mesure) commence par les lettres az,
le vingt-septième : « Badegoulien » (culture du paléolithique supérieur) commence par les lettres ba.../
…/ Le cent-cinquième : « Eas » (en maori : facile) commence par les lettres ea

Ainsi de suite

La réalisation des peintures suit une contrainte précise,
le choix de leurs titres en suit une autre.
Cette série compterait donc potentiellement 26², soit 676 pièces...

Je recherche les titres dans différents dictionnaires en ligne de langues diverses,
ils doivent commencer par les deux lettres imposées,
je me laisse guider par leurs noms évocateurs, surtout ceux en langues plus ou moins exotiques,
et/ou par leurs signification.
Tous sont choisis pour leur potentiel d'invitation au rêve, au voyage et à la contemplation...
Les peintures sont d'ailleurs conçues dans ce même esprit.

La rencontre entre chaque peinture et son titre est toujours aventureuse,
parfois improbable, parfois étonnante, évocatrice ?... Toujours surprenante.

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